Retour sur mon intervention devant le collège des Bernardins: “Pour un récit commun et une conscience européenne commune”.
Nous avons besoin de racines et d’un récit national. Mais en même temps, nous devons nous assurer de la manière dont nous racontons le passé consolide la réconciliation entre nos peuples.
Quand on regarde l’enseignement scolaire de l’histoire dans l’ensemble des pays européens, on se rend compte qu’il y a deux risques qu’il faut éviter:
1️⃣ Le risque de transformer l’histoire en roman national, voire propagande nationaliste. C’est le cas dans les pays à conflit gélé comme la Bosnie-Herzégovine où la reconciliation ne peut pas se faire tant que la communauté musulmane, orthodoxe, catholique apprendra des histoires différentes et en réalité conflictuelles.
2️⃣ Le second risque est que l’histoire ne soit plus enseignée comme un récit, qu’on ait scrupule à parler d’un passé qui a été un passé de guerres, d’atrocités, de de génocides mais aussi d’un passé glorieux. Qu’on ose plus parler des grands personnages de l’Histoire car si on les juge selon nos normes éthiques très ambitieuses d’aujourd’hui, il n’y aurait plus de héros. Or, il faut apprendre à remettre les personnages et les évènements dans leur contexte.
C’est pour cela que nous travaillons à la mise en place d’un observatoire de l’enseignement de l’Histoire pour faire en sorte que chacun enseigne bien dans son pays l’histoire dont chacun de nous a besoin mais qu’on apprenne à croiser les regards pour faire en sorte que ces 47 ou 50 récits nationaux soient compatibles entre eux même s’ils sont différents et que de ces récits nationaux différents jaillisse une conscience européenne commune.
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