«Silence, on meurt!», chronique pour l’Opinion 30/06/2019

«Silence, on meurt!». La chronique d’Alain Lamassoure

« Il faut maintenant une politique commune vis-à-vis des pays d’origine et de transit, des règles communes sur les conditions d’entrée, de circulation, de séjour, de travail. Des quotas externes, par pays d’origine et/ou par profession des demandeurs, et des quotas internes, par pays d’accueil ​»

Alain Lamassoure

Alain Lamassoure
© Sipa Press

Dernière anecdote médiatique en date, l’odyssée du Sea Watch ne doit pas nous cacher l’essentiel. Depuis vingt ans, on meurt, tous les jours, en Méditerranée. Il ne dépend que de nous de sauver des vies humaines, par dizaines de milliers. Cessons la double hypocrisie de la bonne conscience irresponsable des marchands d’illusion et du cynisme glacé de la raison d’Etat, les uns et les autres arborant la bannière du christianisme et/ou des valeurs européennes. En 2015, Angela Merkel a sauvé l’honneur de l’Europe, en rappelant que sauver des vies n’est pas une politique : c’est un devoir pour tous ceux qui croient en l’humanisme. Ecoutons nos cœurs.

Cela acquis, écoutons notre raison.

Oui, un certain niveau d’immigration est économiquement raisonnable en Europe, y compris en France. Elle est irremplaçable dans des emplois, temporaires ou permanents, dont ne veulent plus nos compatriotes. Elle est même indispensable du point de vue démographique, pour compenser l’effondrement de la natalité dans la quasi-totalité des pays européens. Car il est un autre silence qui ne rencontre que notre inattention : celui des bébés qui ne naissent plus.
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Intervention dans Les Echos Weekend

“Or, la longévité et l’assiduité sont essentielles pour obtenir les rôles clef de rapporteur et de coordinateur. “Le Parlement européen est un monde en soi, pointe Alain Lamassoure. Il est difficile d’apprendre l’art de fabriquer une majorité dans une assemblée de 751 députés de 24 langues représentant des dizaines de partis.””
Retrouvez l’ensemble de mon interview sur l’influence française et allemande à Bruxelles pour Les Echos Week-end dans l’article disponible en ligne :
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«L’Europe et les deux hirondelles», chronique pour l’Opinion 02/06/2019

 Alain Lamassoure

«L’Europe et les deux hirondelles».

« Cette mobilisation inusitée a vu une première dans les élections au Parlement de Strasbourg : l’apparition d’un “vote utile européen”. Certes, la tentation de se servir de ce scrutin pour juger le pouvoir national en place est demeurée forte. Mais elle a été souvent éclipsée par la volonté de choisir une Europe plus forte ou plus verte, plus juste ou moins bureaucratique ​»

Ne boudons pas notre plaisir. Ces élections européennes devaient être, comme toujours, et même plus encore, ennuyeuses, inutiles, boudées par les électeurs. Or, elles ont accouché de deux révolutions silencieuses. Deux hirondelles en mai ! Excusez du peu.

Première révolution ​: les deux grands partis politiques qui ont alterné au pouvoir depuis le début de la Ve République ont sombré pavillon bas. Dans l’insignifiance. En 2017, ils avaient pu mettre leur échec sur le compte d’un mauvais choix de candidats. En mai 2019, ils n’ont pas compris ce dont les électeurs se sont rendu compte : les grands défis du XXIe siècle doivent s’affronter au niveau européen. La barre est devenue beaucoup plus haute. Additionner le vieux catéchisme de droite et la xénophobie gauloise, ou la bien-pensance de gauche et le paléo-socialisme bio, c’était rendre des copies hors sujet. N’ayant rien appris de leurs défaites nationales d’hier, sauf à haïr tristement leur vainqueur, comment pouvaient-ils inspirer confiance pour l’avenir de l’Europe ? Car désormais, c’est au niveau européen que s’apprécie la crédibilité d’un parti national.
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Le travail est la seule valeur reconnue au Parlement européen – Quatre élus sur le départ témoignent, Toute l’Europe

Entretien avec Toute l’Europe: Le travail est la seule valeur reconnue au Parlement européen – Quatre élus sur le départ témoignent

https://www.touteleurope.eu/actualite/le-travail-est-la-seule-valeur-reconnue-au-parlement-europeen-quatre-elus-sur-le-depart-temoignent.html?fbclid=IwAR11Tj1LcZZo6moCuREwkKiTxRVC_paBFRsfRUmR-95qoT6-2pisZ_GAvMk

Le Parlement dans lequel je suis entré en 1989 n’a rien à voir avec celui que je quitte et qui aujourd’hui mérite le nom de Parlement”, abonde Alain Lamassoure, mémoire intarissable de la construction européenne de ces trente dernières années. De simple “forum de débats”, l’institution strasbourgeoise est devenue “une véritable organisation démocratique”, explique-t-il, regrettant toutefois que ses pouvoirs en matière budgétaire demeurent à ce jour limités.
Mais, logiquement, aucun d’entre eux ne peut rivaliser avec l’éclectisme d’Alain Lamassoure, fort de vingt-cinq années au Parlement. “Dans mon premier mandat, j’ai été directement à l’origine du fonds LIFE qui finance les actions en faveur de l’environnement”, commence-t-il au moment d’énumérer les grandes lignes de son action. S’ensuit un inventaire quelque peu vertigineux allant de la participation au projet constitutionnel européen (rejeté en 2005) à Galileo – le “GPS européen qui aura mis 15 années à se déployer” – en passant par la fondation de l’Institut européen de la paix et le combat pour l’harmonisation de l’impôt sur les sociétés (discutée depuis des années).
Des sujets “variés” et qui “montrent qu’un député européen ordinaire a une capacité à faire avancer les sujets, d’inventer des solutions, incomparablement plus grande qu’un député national”, voire même que la plupart “des ministres du gouvernement français”, soutient-il crânement. Et des sujets qui illustrent au moins une limite à l’action des parlementaires européens : la relation souvent difficile avec les Etats membres, colégislateurs à égalité avec le Parlement européen.
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Réaction aux résultats des élections européennes, RFI/FRANCE 24

Retrouvez mon intervention sur RFI​ et FRANCE 24​ à la suite des élections européennes. Nous assistons à une double révolution:

📌 Nous assistons à la fin de l’effondrement des 2 principaux partis politiques classiques: le PS à 6% et LR à 8%.

📌 Pour la première fois, les citoyens européens se sont massivement mobilisés à travers toute l’Europe et nous pouvons nous réjouir de ce taux de participation en hausse.

http://www.rfi.fr/europe/20190526-elections-europeennes-2019-reecoutez-nos-editions-speciales#

Brexit : les eurodéputés britanniques peuvent-ils gripper le fonctionnement du Parlement européen ?, France Info, 23/05

Brexit : les eurodéputés britanniques peuvent-ils gripper le fonctionnement du Parlement européen ?

Les 73 représentants du Royaume-Uni au Parlement européen sont désignés ce jeudi par les électeurs britanniques, malgré le Brexit.

Le député européen birtannique Nigel Farage, chef du Brexit Party, le 27 mars 2019 dans l\'hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg.
Le député européen britannique Nigel Farage, chef du Brexit Party, le 27 mars 2019 dans l’hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg. (VINCENT KESSLER / REUTERS)

Un dernier tour de piste pour du beurre, ou le début d’une longue guerre de tranchées ? Le Royaume-Uni désigne, jeudi 23 mai, ses 73 représentants au Parlement européen, une élection qui semblait inimaginable il y a encore quelques semaines dans la perspective du Brexit. Mais l’impensable va réellement se produire : comme leurs collègues issus des 27 autres Etats de l’Union européenne, les eurodéputés britanniques prendront place dans l’hémicycle le 2 juillet, alors que la sortie effective de leur pays est censée intervenir le 31 octobre au plus tard.

La logique voudrait que ces élus venus d’outre-Manche soient destinés à faire de la figuration en attendant la date de leur départ. Sauf que cela risque de ne pas se passer ainsi. Les premières séances plénières, début juillet, seront consacrées à l’élection du ou de la président(e) du Parlement européen, de ses vice-présidents, ainsi que des présidents de commissions. “Tant que le Royaume-Uni est membre de l’UE, il reste titulaire des droits et obligations qui découlent de ce statut”, souligne Yves Petit, directeur du Centre européen à l’université de Lorraine, interrogé par franceinfo. Les eurodéputés britanniques pourront donc voter lors de ces désignations. Et même se porter candidats, bien que leurs chances de succès soient nulles au vu des circonstances.
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“Pour un récit commun et une conscience européenne commune”, Collège des Bernadins 05/2019

Retour sur mon intervention devant le collège des Bernardins: “Pour un récit commun et une conscience européenne commune”.

Nous avons besoin de racines et d’un récit national. Mais en même temps, nous devons nous assurer de la manière dont nous racontons le passé consolide la réconciliation entre nos peuples.

Quand on regarde l’enseignement scolaire de l’histoire dans l’ensemble des pays européens, on se rend compte qu’il y a deux risques qu’il faut éviter:

1️⃣ Le risque de transformer l’histoire en roman national, voire propagande nationaliste. C’est le cas dans les pays à conflit gélé comme la Bosnie-Herzégovine où la reconciliation ne peut pas se faire tant que la communauté musulmane, orthodoxe, catholique apprendra des histoires différentes et en réalité conflictuelles.

2️⃣ Le second risque est que l’histoire ne soit plus enseignée comme un récit, qu’on ait scrupule à parler d’un passé qui a été un passé de guerres, d’atrocités, de de génocides mais aussi d’un passé glorieux. Qu’on ose plus parler des grands personnages de l’Histoire car si on les juge selon nos normes éthiques très ambitieuses d’aujourd’hui, il n’y aurait plus de héros. Or, il faut apprendre à remettre les personnages et les évènements dans leur contexte.

C’est pour cela que nous travaillons à la mise en place d’un observatoire de l’enseignement de l’Histoire pour faire en sorte que chacun enseigne bien dans son pays l’histoire dont chacun de nous a besoin mais qu’on apprenne à croiser les regards pour faire en sorte que ces 47 ou 50 récits nationaux soient compatibles entre eux même s’ils sont différents et que de ces récits nationaux différents jaillisse une conscience européenne commune.
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Le Parlement européen, “une école de démocratie” : quatre futur ex-députés témoignent; Sud Ouest, 18/05/2019

Benoît Lasserre

Ces quatre eurodéputés ne retourneront ni à Bruxelles, ni à Strasbourg. Du moins au Parlement. Leur mandat s’achève en effet avec ce scrutin du 26 mai.

1 Alain Lamassoure, le dinosaure

S’il n’y avait pas Jean-Marie Le Pen, élu sans interruption au Parlement européen depuis 1984, le Basque Alain Lamassoure serait le vétéran des élus français. ” Un dinosaure “, comme il se surnomme. Mais les deux élus ne laisseront pas la même empreinte au Parlement. À l’inverse du patriarche d’extrême droite, Alain Lamassoure a gagné le respect et la considération de tous ses collègues.

Élu pour la première fois en 1989 puis sans discontinuité depuis 1999, Alain Lamassoure a également connu les bancs de l’Assemblée nationale et ne les regrette pas. Le système européen de compromis et de négociations correspondait parfaitement à ce centriste europhile qui a toujours préféré la modération à la brutalité politique et au manichéisme partisan.

” Je n’ai jamais eu à choisir entre mon pays et l’Europe car le cas ne s’est jamais présenté, explique-t-il. Mais j’ai toujours fait jouer l’intérêt européen. Je ne crois pas que la France soit affaiblie au sein de l’Europe, même si le quinquennat Hollande l’a mise en veilleuse à l’égard de l’Allemagne alors que c’est le contraire aujourd’hui. ”
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