«Silence, on meurt!». La chronique d’Alain Lamassoure
« Il faut maintenant une politique commune vis-à-vis des pays d’origine et de transit, des règles communes sur les conditions d’entrée, de circulation, de séjour, de travail. Des quotas externes, par pays d’origine et/ou par profession des demandeurs, et des quotas internes, par pays d’accueil »
Dernière anecdote médiatique en date, l’odyssée du Sea Watch ne doit pas nous cacher l’essentiel. Depuis vingt ans, on meurt, tous les jours, en Méditerranée. Il ne dépend que de nous de sauver des vies humaines, par dizaines de milliers. Cessons la double hypocrisie de la bonne conscience irresponsable des marchands d’illusion et du cynisme glacé de la raison d’Etat, les uns et les autres arborant la bannière du christianisme et/ou des valeurs européennes. En 2015, Angela Merkel a sauvé l’honneur de l’Europe, en rappelant que sauver des vies n’est pas une politique : c’est un devoir pour tous ceux qui croient en l’humanisme. Ecoutons nos cœurs.
Cela acquis, écoutons notre raison.
Oui, un certain niveau d’immigration est économiquement raisonnable en Europe, y compris en France. Elle est irremplaçable dans des emplois, temporaires ou permanents, dont ne veulent plus nos compatriotes. Elle est même indispensable du point de vue démographique, pour compenser l’effondrement de la natalité dans la quasi-totalité des pays européens. Car il est un autre silence qui ne rencontre que notre inattention : celui des bébés qui ne naissent plus.
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