J’étais parti inquiet pour Jérusalem. J’en reviens angoissé. Là-bas, le temps ne travaille plus pour la paix.
Le conflit autour du statut de la Terre Sainte des trois religions du Livre a connu trois périodes. La première, la plus longue, a opposé l’Etat d’Israël à tout le monde arabe. Après quatre guerres majeures, toutes remportées contre la coalition de ses voisins, Israël a signé la paix avec l’Egypte et la Jordanie, et, en 2002, le plan de paix arabe a mis fin de facto à l’état de belligérance israélo-arabe. La seconde phase a vu le conflit se circonscrire essentiellement à l’affrontement israélo-palestinien : infiniment moins dangereux et plus simple pour Israël, le conflit a failli trouver sa solution il a dix ans, lorsque, malgré les bons offices de Bill Clinton et les concessions d’Ehud Barack, Yasser Arafat a refusé de signer à Camp David, puis à Taba. Entre-temps, le coup de tonnerre du 11 Septembre et le tremblement de terre régional de la folle guerre d’Irak ont fait entrer le « problème palestinien » dans une troisième dimension : celle d’une guerre de religion menée par l’Islam radical contre … tout ce qui n’est pas l’Islam radical – à commencer par l’Etat juif.
Lire la suite…