L’Europe et le problème israélo-palestinien


La solution du problème israélo-palestinien sera le vrai test de la capacité des Européens à défendre ensemble un intérêt commun majeur sur la scène internationale.


Voilà maintenant soixante ans qu’est posé le problème de la cohabitation des Israéliens et des Palestiniens ! Soixante ans que des « réfugiés » sans terre sont entretenus dans des camps financés par l’ONU : trois générations successives de Palestiniens y ont été élevées dans la haine d’Israël – aboutissant, sans surprise, au mouvement extrémiste du Hamas.


Les paix séparées conclues avec l’Egypte et la Jordanie et les accords d’Oslo ont eu le mérite de réduire le conflit israélo-arabe à un conflit israélo-palestinien. Mais depuis septembre 2001, il s’est de nouveau étendu, cette fois à un conflit entre le monde musulman et l’Occident – le « conflit de civilisations » qu’annonçait Samuel Huntington et que cherche ardemment Al Qaida. Chaque image sanglante venue de Gaza ou de Sderot provoque spontanément une solidarité de tous les musulmans avec les Palestiniens, contre Israël et ses soutiens américains et « occidentaux », et celle des communautés juives avec Israël. Ce n’est plus seulement de la « rue arabe » qu’il est question. Il s’agit du cœur de nos villes et de nos banlieues. Comment en est-on arrivé là ? Lire la suite…

The election of Obama: its scope and limitations


The celebrations surrounding the inauguration of Barack Obama have sparked a new outbreak of Obama Fever among our media. Let us try to go beyond the ‘people’ aspect in order to gauge more effectively the scope of the election of the Senator from Illinois.


In America itself, Barack Obama’s victory is the United States’ victory over the ghosts from its past. The fact that the African origin of the Democratic nominee played virtually no role in influencing the voters’ choice is strong evidence of the excellent state of health of American democratic society. This victory is reshaping the view that the rest of the world has of America: the superpower is finally giving up trying to impose democracy by force, and, accordingly, is cleaning up its own back yard, choosing to lead by example in providing the rest of the world’s leaders with an African-American negotiating partner. In so doing, it has regained the respectability and the power of fascination that it had lost under George Bush.


This is quite an achievement, but for now… that’s all, folks. As from 21 January, the newly inaugurated US President’s image is set to change as he becomes the man in charge of all of his country’s troubles and a significant portion of the world’s woes to boot. He will now be judged on his deeds rather than his Hollywoodesque profile, his moving eloquence, his tremendous electoral talent and his own personal story: in the midst of raging storms, all that is asked of the captain is to be a great sailor. Lire la suite…

L’élection d’Obama: portée et limite


La fête de l’inauguration de Barack Obama voit nos médias faire une nouvelle poussée de fièvre obamaniaque. Essayons de dépasser l’aspect « people » pour mieux mesurer la portée de l’élection du sénateur de l’Illinois.


En Amérique même, la victoire de Barack Obama est celle des Etats-Unis sur les fantômes de leur passé. Le fait que l’origine africaine du candidat démocrate n’ait joué quasiment aucun rôle dans le vote des électeurs est une preuve éclatante de la santé de la société démocratique américaine. Et cette victoire change le regard que le reste du monde porte sur l’Amérique : la superpuissance renonce finalement à imposer la démocratie par la force, balaye ainsi devant sa porte, et choisit de prêcher par l’exemple, en offrant un visage africain comme interlocuteur aux autres dirigeants de la planète. Ce faisant, elle retrouve la respectabilité et le pouvoir de fascination qu’elle avait perdus sous George Bush.


C’est beaucoup, mais … pour l’instant c’est tout. Dès le 21 janvier, l’élu change d’image : il devient le responsable, en charge de toutes les difficultés de son pays, et aussi d’une grande partie des malheurs du monde. Il sera désormais jugé sur ses actes, et non plus sur son profil hollywoodien, son éloquence émouvante, son immense talent électoral et son histoire personnelle : dans les grandes tempêtes, on ne demande au capitaine que d’être un grand marin. Lire la suite…

Europe after Sarkozy


On all sides, in both the smaller and the larger countries, European and non-European alike, everyone agrees: under the leadership of Nicolas Sarkozy, a political Europe has existed for the first time on the international scene. The European Union has reached agreement on a common immigration policy. It stood up to Russia during the Georgian crisis. It was the announcement of the EU’s rescue plan, not the American one, which forestalled the collapse of global finance. Despite the crisis, the EU has become the only power to pursue an ambitious policy to fight climate change from now until 2020.


Can we maintain this momentum? I am among those who think that the Czech Republic will give us a pleasant surprise, but it is no criticism of that country to believe that, assuming that such political will exists in Prague, it does not in itself have that kind of driving force. Consequently, all Europeans are wondering whether there is life after Sarkozy for political Europe. Meanwhile, mischievous French observers are asking whether politics will be as important to Nicolas Sarkozy once the EU Council Presidency has come to an end.


It is perfectly possible that the answer in both cases is ‘Yes’. Not least because the France led by Nicolas Sarkozy will continue to play a key role in all the issues that have been raised over the past few months. Let us focus on the two major international meetings to be held next spring. As the instigator of the first G20, which it had prepared in close cooperation with Gordon Brown, France will naturally be a key participant at the next meeting in London, the first to be attended by Barack Obama. A few days later, the NATO Summit will open in Strasbourg, where the core issue under discussion will be the US response to the proposal put forward by Nicolas Sarkozy immediately following his election: France is ready to rejoin the military structure of the Alliance if the Americans finally give the go-ahead to a European defence. Lire la suite…

L’Europe après Sarkozy


Gauche et droite, petits et grands pays, Européens et non Européens, tout le monde en convient : sous le leadership de Nicolas Sarkozy, l’Europe politique a existé pour la première fois sur la scène internationale. L’Union européenne s’est accordée sur une politique commune de l’immigration. Elle a tenu tête à la Russie dans la crise géorgienne. C’est l’annonce de son plan de sauvetage, et non le plan américain, qui a mis fin au collapsus de la finance mondiale. Malgré la crise, elle est devenue la seule puissance dotée d’une politique ambitieuse de lutte contre le changement climatique jusqu’en 2020.


Est-il possible de maintenir cet élan ? Je suis de ceux qui pensent que la République tchèque nous surprendra agréablement, mais ce n’est pas lui faire injure que de penser que, à supposer qu’une telle volonté politique existe à Prague, elle ne dispose pas à elle seule d’une telle puissance d’entraînement. Aussi tous les Européens s’interrogent-ils : pour l’Europe politique, y-a-t-il une vie après Sarkozy ? Tandis que les observateurs français malicieux se demandent : pour Nicolas Sarkozy, la politique a-t-elle le même intérêt une fois finie la présidence de l’Europe ?


Un double « oui » est parfaitement possible. Ne serait-ce que parce que, la France de Nicolas Sarkozy continuera de jouer un rôle-clef sur tous les sujets ouverts ces derniers mois. Limitons-nous aux deux grands rendez-vous internationaux du printemps prochain. Initiatrice du premier G20, qu’elle a préparé en liaison étroite avec Gordon Brown, la France sera naturellement très écoutée lors de la prochaine réunion de Londres, la première à laquelle participera Barack Obama. Quelques jours plus tard, c’est à Strasbourg que s’ouvrira le Sommet de l’OTAN, dont l’enjeu principal sera la réponse américaine à la proposition faite par Nicolas Sarkozy dès le lendemain de son élection : la France est prête à réintégrer l’organisation militaire de l’alliance si les Américains donnent enfin le feu vert à une Europe de la défense. Lire la suite…

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