La fête de l’inauguration de Barack Obama voit nos médias faire une nouvelle poussée de fièvre obamaniaque. Essayons de dépasser l’aspect « people » pour mieux mesurer la portée de l’élection du sénateur de l’Illinois.
En Amérique même, la victoire de Barack Obama est celle des Etats-Unis sur les fantômes de leur passé. Le fait que l’origine africaine du candidat démocrate n’ait joué quasiment aucun rôle dans le vote des électeurs est une preuve éclatante de la santé de la société démocratique américaine. Et cette victoire change le regard que le reste du monde porte sur l’Amérique : la superpuissance renonce finalement à imposer la démocratie par la force, balaye ainsi devant sa porte, et choisit de prêcher par l’exemple, en offrant un visage africain comme interlocuteur aux autres dirigeants de la planète. Ce faisant, elle retrouve la respectabilité et le pouvoir de fascination qu’elle avait perdus sous George Bush.
C’est beaucoup, mais … pour l’instant c’est tout. Dès le 21 janvier, l’élu change d’image : il devient le responsable, en charge de toutes les difficultés de son pays, et aussi d’une grande partie des malheurs du monde. Il sera désormais jugé sur ses actes, et non plus sur son profil hollywoodien, son éloquence émouvante, son immense talent électoral et son histoire personnelle : dans les grandes tempêtes, on ne demande au capitaine que d’être un grand marin.
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