La fausse querelle Bolkestein


1 – Ce texte n’a rien à voir avec la Constitution. Il est fondé sur le plus ancien des traités européens, le traité de Rome (1957), qui prévoit la libre circulation des marchandises comme des services. L’adoption ou le rejet de la Constitution n’aura aucun effet sur son avenir. C’est si vrai que la plupart des syndicats qui ont manifesté le 19 mars 2005 dans les rues de Bruxelles contre ce projet de directive font parallèlement campagne pour le « oui ».


2 – Les services constituent la partie la plus dynamique de l’économie, là où se créent le plus d’emplois, et le secteur dans lequel la France est la plus forte : nous sommes le 2ème exportateur mondial. Or, une foule de règlementations nationales continuent de fausser la concurrence dans ce domaine essentiel.


C’est pourquoi, en 2000, le Conseil européen de Lisbonne, composé aux trois quarts de chefs de gouvernements socialistes (dont Lionel Jospin pour la France) a demandé à la Commission de proposer un ensemble de mesures pour relancer le commerce des services en Europe. C’est ainsi que, sur la proposition du commissaire hollandais Bolkestein, la Commission Prodi a adopté un projet de directive (loi européenne) en janvier 2004. Lire la suite…

Bolkestein or a storm in a teacup


1 – The directive in question has nothing to do with the Constitution. It is based on the earliest European treaty, the Treaty of Rome (1957), which provides for the free movement of goods and services. Whether the Constitution is adopted or rejected will have no impact on its future. That is shown by the fact that most of the unions that demonstrated against this draft directive in the streets of Brussels on 19 March 2005 are also campaigning for a ‘yes’ vote.


2 – Services account for the most dynamic sector of the economy, the area in which most jobs are created and France is strongest: we are the second-largest world exporter. Yet a plethora of national regulations are still distorting competition in this vital area.


That is why, in 2000, the Lisbon European Council, in which three quarters of the heads of government were socialists (including Lionel Jospin representing France), asked the Commission to propose a package of measures to breathe new life into trade in services in Europe. As a result, on a proposal from the Netherlands Commissioner, Frits Bolkestein, the Prodi Commission adopted a draft directive (European law) in January 2004. Lire la suite…

La Constitution européenne aidera à réorienter la candidature turque


En lançant le slogan « Non à l’Europe turque ! » certains opposants à la Constitution européenne invitent les électeurs à faire l’amalgame entre celle-ci et la candidature turque. Selon eux, un rejet de la Constitution serait le meilleur moyen d’empêcher l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.


La réalité est contraire.


D’une part, les deux sujets sont évidemment différents : l’un concerne les règles de fonctionnement du club, l’autre l’identité de ses membres. C’est tellement vrai qu’à côté des partisans du double « oui » (J. Chirac, la majorité du P.S.) ou du double « non » (L. Fabius, Ph. de Villiers, JM Le Pen), on rencontre des partisans du « non à la Constitution, oui à la Turquie » (les minoritaires du PS et le PC), tandis que l’UMP, l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing et des personnalités socialistes (R. Badinter) font campagne sur le « oui à la Constitution et non à la Turquie ». C’est d’ailleurs pourquoi ces deux sujets distincts donneront lieu à deux référendums différents.


D’autre part, le texte de la Constitution soumis au référendum ne prévoit pas plus la participation de la Turquie que ne le fait le traité de Nice. Cela signifie qu’une nouvelle révision de l’une ou de l’autre serait juridiquement nécessaire, soit avant, soit en même temps que le traité d’adhésion. Il faudrait notamment définir préalablement la place du nouveau membre, tant dans les institutions (droit de vote, nombre de parlementaires), que dans le budget. Le Conseil européen du 17 décembre l’a expressément rappelé. Lire la suite…

The European Constitution should give a new direction to Turkish membership


Under the slogan ‘No to a Turkish Europe!’ some opponents of the European Constitution are calling on voters to merge the issues of the Constitution and Turkey’s application for accession. They say that the best way to prevent Turkey from joining the European Union is to reject the Constitution.


Quite the reverse is true.


First of all, the two issues are clearly different: one concerns the rules governing the way the club works, the other the identity of its members. The truth of this lies in the fact that alongside those in favour of saying ‘yes’ to both (Jacques Chirac, the majority of the Socialist Party) or ‘no’ to both (Laurent Fabius, Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen), we find supporters of ‘no’ to the Constitution and ‘yes’ to Turkey (the Socialist Party minority and the Communist Party) while the UMP, the UDF, Valéry Giscard d’Estaing and major socialist figures (Robert Badinter) are campaigning for ‘yes’ to the Constitution and ‘no’ to Turkey. In any case, that is why these two separate issues are to be dealt with in two separate referendums.


Furthermore, the text of the Constitution submitted for referendum no more provides for Turkey’s accession than does the Treaty of Nice. In legal terms this means that one or other text would have to be amended either before or at the same time as the accession treaty. In particular, the position of the new Member State both within the institutions (right to vote, number of MEPs) and in relation to the budget would have to be defined beforehand, as expressly stated by the European Council of 17 December. Lire la suite…

Page 88 sur 99« Début...102030...8687888990...Fin »