Europe et Constitution : la pédagogie par l’actualité


Depuis le début de la campagne référendaire, nous avons connu une actualité européenne intense. Pourtant, cette intensité ne doit rien à la campagne : c’est le rythme de croisière de la politique européenne aujourd’hui.


Simplement, tout d’un coup, les grands médias braquent leurs projecteurs sur cette Europe dont ils disaient jusqu’alors qu’elle ennuyait les Français et qui soudain les passionne ! On découvre qu’il y a en permanence des dizaines de sujets qui sont évoqués, voire tranchés, au niveau européen ; que les résultats de l’Union actuelle méritent d’être préservés, et que la Constitution va permettre de changer la dimension, l’esprit et la nature de l’Europe politique. Si bien que la meilleure pédagogie sur la politique européenne peut se faire tout simplement à partir de cette actualité.


L’UNION EUROPEENNE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI


Consommateurs


. Avril. Adoption d’un ensemble de quatre directives harmonisant toutes les règles de la sécurité alimentaire pour toute l’Europe. Elles remplacent 17 directives existantes, qui étaient interprétées chacune de 25 manières différentes dans les 25 pays de l’Union. La traçabilité complète va permettre de préciser les responsabilités : on généralise ainsi les règles appliquées à la viande rouge depuis la vache folle. Ces textes ont été conçus au profit des consommateurs, avec l’accord total de nos professionnels, industriels, distributeurs, mais aussi charcutiers, bouchers, pâtissiers et agriculteurs (par exemple toute la filière lait), qui ont obtenu par là « l’européanisation » des normes déjà appliquées en France. Lire la suite…

Europe and its Constitution : lessons from the news


Since the start of the referendum campaign, Europe has seldom been out of the headlines. The steady stream of news is not, however, generated by the campaign itself: it simply reflects the cruising speed of European politics today.


Europe has suddenly claimed centre stage with the mass media, which previously dismissed it as boring but has now decided that the public can’t get enough of it! And so we discover that dozens of issues are discussed and, indeed, decided at European level every day, that the European Union’s achievements are worth preserving, and that the Constitution will be the key to changing the scale, spirit and nature of political Europe. Simply reading the news may, in fact, be the best way to learn what European politics is all about.


THE EUROPEAN UNION MOVING ON


Consumers


. April. Four new directives are adopted which together harmonise the entire system of food safety regulations throughout the EU. They replace 17 existing directives, each of which had been interpreted in 25 different ways in the Union’s 25 Member States. Full traceability will ensure that responsibilities right along the production chain are clearly defined, thus putting into general application the rules that have applied to red meat since the BSE crisis. The new directives prioritise the interests of the consumer and also have the full approval of food professionals – not only manufacturers and distributors but also the delicatessen, butchery and bakery trades and the farming sector (including the entire dairy industry) – endorsing the extension across Europe of standards already applied in France. Lire la suite…

Europe : les citoyens prennent le pouvoir !


A quoi tient le malaise que ressentent même les plus « européens » de nos compatriotes devant le fonctionnement de l’Union ? « Bruxelles » apparaît comme un théâtre d’ombres, devant lequel le citoyen est condamné à être spectateur et non pas acteur. Un jour de décembre 1999, après un débat à huis clos, sans aucune consultation préalable, le Conseil européen déclare soudain que la Turquie a vocation à rejoindre l’Union européenne. Vous objectez ? Circulez, il n’y a rien à voir, même pour l’Assemblée Nationale, à laquelle un vote a été sèchement refusé. Il y a trois mois, M. Bolkestein était inconnu de 99,99999% de nos compatriotes. Il a commis un projet de « directive » : de quoi s’agit-il ? On en entend dire des choses affreuses, à droite comme à gauche. Si on a des réserves, comment l’exprimer ? Mystère. C’est insupportable. C’est l’Europe, telle qu’on n’en veut plus.


Et c’est l’Europe dont la Constitution tourne la page. Pour donner au citoyen la place légitime qui lui revient : la première.


Pour comprendre une organisation, comme un être, il faut revenir à la naissance. Au commencement de la construction européenne, dans les années 1950, était la méfiance : une immense méfiance entre les dirigeants, et une haine encore terrible entre les peuples. Donc, toutes les décisions devaient revenir aux représentants des gouvernements. Pas n’importe lesquels : les Ministres des Affaires étrangères, dont les négociations étaient préparées par des ambassadeurs. Comme, pour ces Excellences, toute affaire est affaire d’Etat, les réunions se passaient à huis clos. Et comme l’amour-propre national était en jeu, toutes les décisions importantes ne pouvaient être prises qu’à l’unanimité : il ferait beau voir que la France se pliât à un « diktat » allemand soutenu par le Bénélux ! La gestion quotidienne du « marché commun » était confiée à une Commission, conçue comme une magistrature d’experts choisis pour leur compétence et faisant serment d’indépendance à l’égard de leurs intérêts nationaux. Les parlementaires s’intéressant à la chose européenne étaient invités à débattre sans enjeu, comme cela se faisait déjà auprès de beaucoup d’organisations internationales, au Conseil de l’Europe, à l’UEO ou à l’OTAN : un rite social, comme les valses de Strauss qui, en d’autres temps, agrémentaient le Congrès de Vienne. Lire la suite…

Europe : power to the citizens !


Why are even the most ‘European’ of our compatriots uneasy about the way the Union works? ‘Brussels’ seems like a shadow theatre, where citizens are spectators rather than actors. One day in December 1999, after a debate behind closed doors and without any prior consultation, the European Council suddenly declared that Turkey could join the European Union. Any objections? Move along, there is nothing to see; even the National Assembly was curtly refused a vote. Three months ago, Frits Bolkestein was unknown to 99.99999% of our compatriots. He proposed a ‘directive’: what is it about? We hear dreadful things about it, from the right and the left. If anybody has reservations, how are they to express them? A mystery. This is intolerable. This is the kind of Europe we do not want. Yet it is the same Europe that is turning the page with the Constitution, in order to give the citizens their rightful place: in the front row.


To understand an organisation, or a living being, we must go back to its birth. In the early days of European integration, in the 1950s, there was enormous distrust between leaders and there was still a terrible hatred between peoples. All decisions, therefore, had to be taken by government representatives. Not by just any of them: by the foreign ministers, whose negotiations were prepared by ambassadors. Since their Excellencies believed that every matter was a matter of state, meetings were held behind closed doors. And since national pride was at stake, important decisions could only be taken unanimously: you could not expect France to bow to a German ‘diktat’ supported by the Benelux countries! The daily management of the ‘common market’ was entrusted to a Commission conceived as a bench of experts who were chosen for their competence and promised to act independently of their national interests. MEPs interested in the European project were invited to hold debates but had no real input, as was already the custom in many international organisations, such as the Council of Europe, WEU and NATO: a social rite, like the Strauss waltzes that once graced the Congress of Vienna. Lire la suite…

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