Comme Jacques Faizant nous manque ! S’il n’avait pas snobé sa première campagne présidentielle depuis le début de la Ve République, il aurait sans doute croqué son adorable mutine de Marianne, vêtue de son seul bikini, et contemplant pensivement les vagues d’Anglet en faisant languir un MNS au profil de Sarkozy, la harcelant gentiment : «Tu veux ou tu veux pas ?»
En démocratie, toute élection est le moment de vérité d’un peuple. Contrairement à ce que croient trop de candidats eux-mêmes, la plupart des sondeurs, et beaucoup de journalistes, l’élection n’est pas du tout un concours de beauté : c’est le choix du pilote de l’avion. Et ce qui nous attend n’est pas tout à fait un simple baptême de l’air par un ciel sans nuage.
Entre nous, entre Français, nous pouvons bien nous le dire. Nous avons traîné. Nous avons différé. Nous avons tergiversé. Nous nous sommes jetés sur la première raison que nous avions pour ne pas réagir. Le monde change ? « Encore une minute, Monsieur le bourreau ! » La montée du chômage ? Il y a quelqu’un qui dit : « la solution, c’est de gagner plus en travaillant moins ! », essayons toujours !… Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne réussissent mieux que nous ? Pouah, c’est l’horrible modèle ultra-libéral anglo-saxon, ça n’est pas pour nous ! Les performances chinoises ? C’est trop facile, ils payent des salaires de misère !…
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