Défendons les droits d’auteur!
Qui de nous n’a rêvé d’écrire son roman policier ? Dans ce cas, vous faites appel à un éditeur. Il vous le fait imprimer, il assure la diffusion, il vous verse des droits d’auteur, et lui-même a droit, comme vous, aux ressources qui pourraient être retirées, avec votre autorisation et la sienne, de la transposition de votre ouvrage au cinéma ou à la télévision. Et si votre texte comporte des incitations à la haine ou des calomnies, l’éditeur partage la responsabilité avec vous.
Mais avec Internet, avec Google, avec YouTube, ce qu’on appelle des « plateformes » mettent à votre disposition la possibilité de diffuser n’importe quoi, n’importe quand, et gratuitement, en vous offrant une capacité d’accès au monde entier. Formidable progrès pour tous les créateurs – écrivains, peintres, cinéastes, musiciens – mais au prix d’une totale absence de droits sur leurs propres oeuvres une fois qu’elles sont diffusés. Et au prix d’une impunité totale de « l’éditeur », la plateforme, si elle diffuse de la propagande terroriste. En revanche, tout en vous rendant un service gratuit, la plateforme commercialise auprès d’autres entreprises, vos données personnelles et celles de vos clients après avoir analysé les goûts et penchants de chacun.
Ainsi, YouTube réalise un chiffre d’affaire de 15 milliards d’euros mais ne verse aux auteurs qu’une rémunération de un euro pour chacun.
Le Parlement européen entend mettre fin à cette situation injuste et dangereuse. Sa proposition : décider que les plateformes soient obligés de conclure des contrats avec les créateurs et qu’elles soient tenues responsable des contenus illicites.
Devinez qui est contre ? Une alliance que l’on pourrait croire contre nature : les défenseurs inconditionnels de la liberté d’Internet, grands pourfendeurs théoriques de toutes les vilaines multinationales, et les GAFA, les plateformes géantes américaines, qui veulent continuer d’exploiter les auteurs et les artistes pour maximiser leurs profits.
Ce qui se joue dans ce débat, c’est le modèle de civilisation de l’Europe, fondé sur la création et la protection des oeuvres, scientifiques comme artistiques. Face à une formidable campagne mensongère, ne nous laissons pas impressionner par de soit-disant pirates, qui se font les porte-parole d’un modèle culturel fondé sur l’hyper-capitalisme à la mode sur les autres continents