De toutes les politiques européennes, la PAC a toujours été la plus populaire dans l’hexagone. Parce que les Français sont aussi viscéralement attachés à leur agriculture que les Allemands le sont à leur industrie. Parce que l’accord fondateur du 14 janvier 1962 a scellé le ralliement du gaullisme au Marché Commun. Parce que cette première politique européenne commune, restée hélas la seule, demeure l’enfant chéri des fédéralistes, sur tout l’échiquier politique. Couronnement de cette passion française : en 2005, lors de la dernière négociation du cadre budgétaire européen pour la période 2007-2013, la
seule
priorité – non pas la première, la seule ! – définie par le Président Chirac au nom de la France était le maintien du budget de la PAC. Il a eu gain de cause : l’agriculture absorbe encore 40% du budget communautaire, alors qu’elle ne représente plus que 4% du P.I.B. de l’Union. Et voilà que s’ouvre la négociation pour la période suivante : 2014-2020. Quelle est la politique agricole dont l’Union a besoin désormais ?
La PAC d’origine reposait sur trois principes, dont la complémentarité était considérée comme un dogme quasi-religieux. La préférence communautaire, interprétée comme une politique protectionniste fièrement revendiquée. L’unité du marché, tous les produits devant circuler librement d’un pays à l’autre. Enfin la solidarité financière : l’égalité des conditions de concurrence entre les producteurs européens exigeait la prise en charge de la
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