Courrier de Gilles B. sur la candidature de la Turquie à l’Union européenne (24 janvier 2008)


Monsieur le Député,


Pour votre information et commentaires.


Bien cordialement.


Message envoyé sur le site de l’UMP sur le problème de la candidature de la Turquie à l’Union européenne :


Monsieur le Président Raffarin


Monsieur le Secrétaire général Devedjan


A la veille de la présidence française de l’UE, les intentions de la France pour revitaliser l’ Europe sont clairement exprimées par nos dirigeants et en particulier par le premier d’entre eux, Nicolas Sarkozy.


On ne peut que s’en féliciter, car il est urgent de rattraper le retard de la construction européenne depuis que nous sommes 27 membres. Les enjeux en 2008 sont nombreux et essentiels pour construir une Europe nie et forte.


Une seule ombre au tableau et non des moindres, le problème de la demande d ‘adhésion de la Turquie :


Dans ses interventions récentes (conférence de presse ou discours au conseil national) Nicolas Sarkozy ne parle pas des propositions françaises pour rediriger cette candidature vers d’autres formes, comme un partenariat renforcé ou un statut d’association (comme cela pourrait être proposé aussi d’autres pays européens des Balkans ou à d’autres pays non européens).


le comité des sages qui devait se pencher sur le renforcement de l’Europe politique ne semble pas être clairement missionné pour réfléchir au problème des frontières de l Europe et au problème de la demande turque (pays non européen).


Pour beaucoup de nos concitoyens qui avaient apprécié les propos sans ambiguïté du candidat SARKOZY (et de l ‘UMP) pour ne pas accepter la candidature de la Turquie et en convaincre aussi nos partenaires européens, l ‘attitude actuelle de Nicolas Sarkozy et des représentants français ressemble à une fuite en avant ou à un oubli ( provisoire ? ) des engagements sur ce sujet.


Si on ne profite pas de notre présidence française pour “déminer ” ce dossier, alors autant dire que le courage politique n ‘est pas là pour traiter cette question et que l’on va continuer à s’enliser sur ce dossier si important, en cautionnant la poursuite de l’examen de cette candidature.


Les Français qui sont attachés à cette non-adhésion ne le comprendraient pas et certains nous disent déjà que pour les prochaines échéances électorales ils marqueront “le coup ” dans leur vote ; on aurait tort de sous estimer cette déception et ce pourrait être la préparation de grandes déconvenues politiques pour le futur malgré tout ce qui pourrait être fait par notre majorité pour le bien de notre pays par ailleurs, à travers les réformes en cours.


Quelle est la vue de l ‘UMP aujourd hui ? Le sujet est-il devenu tabou ?


L’UMP s’est prononcée depuis longtemps contre l’adhésion turque , ne doit-elle pas plus se faire entendre sur ce sujet comme sentinelle veillant au respect de tous les engagements de notre candidat ?



Réponse d’Alain Lamassoure

:


Cher Monsieur,


Merci de votre message.


Je peux vous rassurer complètement sur la question de la Turquie. Non seulement, Nicolas Sarkozy n’a pas changé d’avis, mais il en a informé très officiellement ses partenaires, puis le Premier ministre turc lui-même à l’occasion du tête-à-tête qu’ils ont eu en septembre dernier à New York, en marge de l’assemblée générale de l’ONU. Et, en cohérence avec sa position (il faut offrir à la Turquie un partenariat privilégié, et non pas l’adhésion), la France n’a pas mis son veto à la poursuite des négociations, mais elle s’est opposée à l’ouverture des 5 chapitres qui sont liés à une adhésion (la monnaie, l’agriculture, l’entrée de la Turquie dans les institutions communautaires, etc.), tout en acceptant le principe de continuer à négocier sur les autres (le commerce, l’environnement, la recherche, etc.)


En outre, le projet d’Union méditerranéenne, finalement accepté par nos partenaires, fournit un cadre pour un futur partenariat, et le « comité des sages » qui se met en place aura à faire des propositions sur les frontières ultimes de l’Union (problème qui contient le cas turc, mais pas uniquement).


Le 30 janvier, l’UMP organise une nouvelle Convention européenne à Paris, salle de la Mutualité. Nicolas Sarkozy s’y exprimera, ainsi que la Chancelière Angela Merkel et Mariano Rajoy, candidat au poste de Premier ministre espagnol. Ce sera l’occasion pour nous tous de redire notre position. Je ne doute pas que Patrick Devedjian, qui n’a jamais fait mystère de sa position sur le sujet, saura l’exprimer très clairement.


Croyez, cher Monsieur, à mes sentiments les meilleurs.


Alain LAMASSOURE


Secrétaire national UMP à l’Europe