“Elections européennes. Alain Lamassoure: «Depuis 1979, pas un seul parti n’a pris cette élection au sérieux»” article publié dans le quotidien gratuit 20 minutes le 16 décembre 2013



TÉMOIGNAGE – Député européen UMP depuis 1989, il serait, selon la presse, en balance avec Michèle Alliot-Marie dans la circonscription du Sud-Ouest…


Trois eurodéputés de différents bords expliquent à «20 Minutes» à quel point les partis français n’ont aucune considération pour le Parlement européen. De cet état d’esprit découlent tous les problèmes autout de la constitution des listes européennes tant à l’UMP, au PS qu’à EELV.


«Les députés européens sont élus au suffrage universel depuis 1979 et depuis, pas un seul parti n’a pris cette élection au sérieux. Un parlementaire européen n’a absolument rien à voir avec un député français, ou même un maire.


Pour être un bon député européen, il faut avoir une expérience politique, au moins de maire. Il faut aussi avoir la volonté de travailler dans le cadre européen, c’est-à-dire être prêt à jouer au rubgy plutôt qu’au football. Ce sont deux mondes différents: la politique française est manichéenne, c’est l’opposition contre la majorité, un élu de la majorité donne toujours raison à la majorité et inversement. La politique européenne, c’est l’art du compromis, de la négociation. Rien ne peut être adopté au Parlement européen s’il n’y a pas d’accord entre la droite européenne et la gauche européenne. Enfin, c’est un lieu où l’on gagne en influence à partir d’une certaine ancienneté. Il faut vraiment connaître les rouages du Parlement, l’état d’esprit des 28 autres pays, visiter les autres pays pour vraiment comprendre et faire avancer des dossiers. Par exemple, si je n’avais pas eu de l’expérience, je n’aurais jamais pu avoir le poste de président de la Commission des Budget. Lire la suite…

“Europe : cessons de dire des âneries !”, article publié dans “Interfaces”, la revue de Confrontations Europe, numéro de novembre 2013


Que tout ce que notre pays compte d’eurosceptiques voient dans l’Europe l’origine de tous nos malheurs est dans l’ordre des choses. La manière dont la campagne européenne s’engage ou, plus exactement, ne s’engage surtout pas, dans les partis de gouvernement est plus surprenante et plus inquiétante.


Le PS et l’UMP sont tentés de surfer sur le ressentiment anti-européen ambiant ; les centristes de L’Alternative ne sont pas au début d’un commencement d’une pensée européenne. Dans tous les cas, le logiciel européen n’a pas été renouvelé depuis une bonne quinzaine d’années. Or, entre-temps, tout a changé ! Pour poser les vraies questions, mettons nos horloges à l’heure de notre temps.


1 – La question première : « Europe ou pas Europe ? », « Plus d’Europe ou moins d’Europe ? », continue d’occuper les discours. Cessons d’y perdre notre temps. L’histoire y a répondu. Miracle inespéré de la construction européenne, la paix en Europe et la réconciliation entre nos peuples sont désormais acquises. Avec ou sans traité, les frontières internes s’évanouissent. Elles sont submergées par les touristes, les étudiants, les travailleurs, les familles, les marchandises, les services, les informations qui circulent librement dans un continent enfin en paix. L’espace économique désormais pertinent pour nous en ce XXIe siècle, c’est le continent européen. Nous devons y aménager les services publics et les politiques publiques qui y sont nécessaires : les règles du jeu de la concurrence économique, le cadre de la compétitivité, la monnaie, l’énergie, le contrôle des frontières européennes… Ce que nous bâtissons, ce n’est pas les Etats-Unis d’Europe; c’est une communauté d’Etats voisins organisant leur vie en commun et leur action en commun sur la scène mondiale pour y défendre ensemble leur sécurité, leurs intérêts et leurs identités. Après un demi-siècle de vie commune, nous sommes liés par 8 000 lois européennes. Allons-nous les abroger ? Evidemment non ! La monnaie commune nous préserve contre la malédiction des guerres monétaires que nous nous livrions: allons-nous y renoncer? Hérésie. Lire la suite…

“L’Europe pour les nuls”, article paru dans “Sud Ouest”, le 15 décembre 2013



ÉLECTIONS Plutôt que de privilégier les députés sortants qui travaillent, PS et UMP recasent battus et apparatchiks



Une fois encore, les principaux partis politiques s’apprêtent à passer les élections européennes par-dessus la jambe. Une fois de plus, ils y voient le moyen de caser quelques apparatchiks ou de recaser des députés français battus aux dernières élections législatives. Et tant pis pour les députés européens qui ont pris leur travail au sérieux, tant pis pour l’Europe, tant pis pour la place de la France en Europe et au Parlement européen. Lequel – on l’oublie trop souvent – bénéficie de plus grands pouvoirs et d’une plus vaste autonomie que notre Assemblée nationale.



La façon dont se dessinent les listes du PS et de l’UMP dans les huit circonscriptions européennes de notre pays est tristement éloquente. Un député européen sortant a-t-il fait son travail et jouit-il d’un certain prestige au sein du Parlement de Bruxelles et de Strasbourg ? Vite, il faut le remettre à sa place, la seconde dans le meilleur des cas, voire plus loin encore, quitte à compromettre sa réélection.




Ainsi l’UMP Jean-Paul Gauzès pourrait-il ne pas retrouver sa place dans la région nord, de même que son collègue Michel Dantin, pourtant spécialiste des questions agricoles, dans le Grand Sud-Est. Expert reconnu des questions de défense et de sécurité, Arnaud Danjean devra quant à lui céder la première place dans la région est à Nadine Morano. Ainsi en aurait décidé, si l’on en croit le journal ” L’Opinion ” du 10 décembre… Nicolas Sarkozy, dont on ignorait qu’il fût secrétaire national de l’UMP aux élections. Lire la suite…

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