N’ayons pas peur des mots : le 28 février 2002 marquera une date dans l’histoire de l’Europe. Ce jour-là ont disparu les dernières monnaies nationales de la zone euro. Tandis qu’à Bruxelles s’ouvrait la Convention pour l’avenir de l’Europe. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Pourquoi ?
Après un demi-siècle, l’Europe est un animal politique étrange. Elle fait des lois – le Parlement européen adopte désormais plus de textes que l’Assemblée Nationale. Elle bat monnaie. Elle a un budget propre, d’un volume comparable à celui de l’Espagne, 100 milliards d’euros. Elle lève une armée : l’Union disposera dès l’an prochain d’une Force d’action rapide de 100 000 hommes. Elle a un porte-parole commun pour la politique étrangère. Les 380 millions de personnes qu’elle rassemble partagent une citoyenneté européenne commune, qui s’ajoute à leur citoyenneté nationale. Et pourtant, cette Union insolite n’a pas même d’existence juridique, ni de dirigeants à temps plein ! Et elle s’apprête à accueillir en son sein une douzaine de membres supplémentaires, les anciens « pays de l’Est ».
Il est temps de mettre le droit en accord avec la réalité. Puisque l’Europe est décidément une puissance politique, il lui faut une Constitution. C’est-à-dire un statut, qui définisse clairement ses buts, ses compétences, ses organes dirigeants, et qui en garantisse le caractère pleinement démocratique.
Lire la suite…