Réaction au discours de Donald Tusk à Helsinki

A l’occasion du Congrès du Parti populaire européen (PPE) à Helsinki, le président du Conseil européen Donald Tusk a prononcé un remarquable discours. Le Groupe d’études géopolitiques publia mon commentaire de ce discours dans sa revue Le Grand continent. Le voici :

« Je n’ai pas un mot, pas une virgule, à changer à ce discours qui était le plus remarquable du congrès du Parti Populaire Européen à Helsinki cette semaine – et qui est sans doute le plus beau discours que Donald Tusk ait prononcé depuis qu’il est président du Conseil européen. Il était nécessaire de faire ce rappel des valeurs fondamentales de la famille démocrate-chrétienne à un moment où elles sont piétinées par un certain nombre de personnes dans les démocraties à travers le monde, y compris dans l’Union européenne et au sein de notre famille politique du PPE, en particulier par Viktor Orbán. Il est donc clair que c’était une attaque directe, très violente contre Viktor Orbán, contre qui d’ailleurs les deux tiers du groupe parlementaire du PPE avaient, il y a un mois, voté le déclenchement de la procédure de sanction prévue par l’article 7 du Traité Européen.

J’espère que ce discours sera un coup d’arrêt aux tentations de glissement vers l’extrême-droite, aux tentations autoritaires, qui pourraient ou auraient pu être contagieuses au sein du PPE. Cela n’ira pas plus loin, mais ce coup d’arrêt était nécessaire. Compte tenu du prestige de la fonction de Donald Tusk, ce discours a une force incontestable.

Je pense que l’intention de Donald Tusk est, au sein de la famille politique du PPE, de couper court aux conversations officieuses qui ont pu avoir lieu entre certains dirigeants du parti et des dirigeants de formations extrémistes, dont les dirigeants de Droit et Justice, dont les dirigeants du Fidesz, et probablement en Italie avec M. Salvini.

Je crois aussi que son intention était de regretter que le parti ne soit pas allé jusqu’à l’expulsion pure et simple du Fidesz et de bien signifier que l’on n’acceptera en aucun cas que d’autres – nos adversaires polonais du parti Droit et Justice et la Lega italienne – essaient de rejoindre ce parti européen qui, historiquement, s’est formé autour de la démocratie-chrétienne en Europe et qui reste fondamentalement démocrate-chrétien. »

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